Danser sa vie

La Pleine Lune des Loups brillait hier soir et la Lune est encore toute ronde et lumineuse.
Fut un temps, où, dans les plaines amérindiennes, on pouvait entendre hurler les loups à la lune et les hommes se recueillaient et chantaient à l’unisson avec l’esprit de ces nobles animaux.
Ce texte du chef Dan George nous parle magnifiquement des traditions amérindiennes de la danse du loup et de ce qu’il en reste.

e voulais donner quelque chose du passé à mon petit-fils.
Je lui ai dis que je lui chanterais la chanson du loup sacré.
Dans ma chanson, j’appelais le loup à venir et à présider la cérémonie.

Pour que le lien entre mon petit-fils soit éternel.
Je chantai.
Dans ma voix, vibrait l’espoir qui s’accrochait à chaque battement de cœur.
Je chantai.
Dans les mots, était la puissance que j’ai héritée de mes pères.
Je chantai.
Dans mes mains, reposait une graine d’épicéa, le lien à la création.
Je chantai.
Dans mes yeux, étincelait l’amour.
Je chantai.

Et la chanson flottait au-dessus des rayons du soleil, d’arbre en arbre.
Quand j’eus finis, c’était comme si le monde entier attendait avec nous la réponse du loup.
Nous nous tûmes un long moment, mais rien ne vint.
Encore, je chantai, humblement, jusqu’à ce que ma gorge me fasse mal et que ma voix meure.
Soudainement, je réalisai pourquoi aucun loup n’avait entendu ma chanson sacrée.
Il n’y en avait plus !
Je ne pouvais plus donner à mon petit-fils la foi dans le passé, dans notre passé.
Je pleurai en silence.
Tout est fini ! »

Si ce texte est triste, ne contemplons pas ces mots inactivement.
Perpétuons encore ces traditions, dansons, faisons vibrer notre voix et appelons les loups.
A notre échelle, en semant les graines que nous pouvons, dansons avec les loups et la lune.

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