La Lune décroît, et cette phase est une invitation à se libérer, à aller à l’essentiel.
Mais l’essentiel est peut-être caché là où on ne s’y attends pas.
En poursuivant le thème de retour vers l’enfance, si l’essentiel se trouvait vers ce qui nous apporte la joie et où le temps semble avoir un cadencement différent.
Pour s’autoriser justement à ce que certains (ou nous-même) qualifierait de “perdre son temps”.
Si on arrêtait cette course contre le temps, à vouloir toujours être “plus”, faire “plus”.
Et si on profitait sans culpabiliser de passer des heures à lire, à peindre, à cuisiner, à regarder la télé, à surfer sur internet, à écrire, à apprendre des compétences dont on ne sait pas trop si elles vont nous servir un jour,… ou bien juste à s’asseoir là tranquillement.
S’autoriser à explorer des directions, même si on ne sait pas où elles vont nous mener, si elles ne seront pas forcément “rentables”.
Comme la Lune, trouver cet équilibre entre aller dans la direction, celle qui nous mène à toute allure, vers un disque parfait rond et lumineux, et aller vers ce qui semble être des impasses où la Lune est noire et le ciel nocturne vide de sa magicienne de la Nuit.
Dans mes projets annexes à mon activité professionnelle, j’expérimente beaucoup de choses. Parfois avec succès, parfois, j’efface tout, parfois encore, je mets ces choses de côté parce que “ça n’a pas marché”, et puis elles refleurissent de façon différentes, comme des bulbes de printemps, oubliés pendant l’hiver.
Le conte “Hamala et l’Aigle”, que je vous ai présenté hier, est quelque chose que j’avais passé beaucoup de temps à écrire. Sans forcément en faire quelque chose. Et puis, il est revenu fleurir dans mes souvenirs très récemment. Et hier, avec ma fille, nous nous sommes amusées à le redécouvrir. Et cela a aussi ouvert la voie à pleins d’autres envies, d’autres projets…
Une liste de questions que l’on pourrait se poser lorsque que l’on a peur de “perdre son temps” est :
- Est-ce que je me suis amusé ?
- Est-ce que j’ai ris ?
- Est ce que j’ai pris à plaisir à faire cela ?
Si c’est le cas, ce temps n’est certainement pas perdu.
Je vous avais déjà parlé des deux termes pour le temps en grec:
- Chiros
- Kairos
Chiros est le temps mesuré en secondes, minutes, jours et années. C’est le temps chronologique. C’est la quantité de temps.
Kairos est le temps mesuré en moments de la vie. Ces moments magiques, merveilleux.. qu’il ne fait pas vraiment sens d’être compté en minutes.
Chiros est une rivière qui nous emporte avec son lot de stress et de contraintes.
Kairos est un lac, splendide dans sa beauté et son calme, celui dans lequel nous nageons avec grâce où nous souhaitons aller.
C’est une période très particulière, où pour beaucoup d’entre nous, confinés dans nos foyers, nos repères temporels ont été modifié. Transformons cela en opportunité d’être à l’écoute de nos besoins pour passer de la rivière mouvementée “Chiros” au lac paisible “Kairos”.
En prenant le temps de décompresser, de prendre soin de soi, de digérer les émotions qui nous traversent, de simplement contempler la vie et la nature.
D’avoir la tête dans les nuages et d’aller admirer la Lune Rose.