La Lune a basculé dans sa phase décroissante.
C’est une course sans fin, et lorsque la Lune est là, toute ronde et toute pleine, avec un lapin qui se dessine… le lapin fuit et la Lune se fait manger par le ciel noir.
Mais acceptons de bon cœur que rien ne soit figé. Quitte à ce que ça bouge, que l’on soit chahuté, décontenancé… Car c’est le propre de la nature.
Cette réflexion est menée dans le livre dont je poursuis toujours la lecture “Antifragile” de Nassim Nicholas Taleb.
Pour cela, il fait la distinction entre les machines et le vivant.
Les machines sont endommagées par de constants niveaux de contraintes basses (c’est la fatigue matériel), le vivant est endommagé par l’absence de niveaux de contraintes basses (c’est l’hormesis).
Des choses comme prendre une douche froide, soulever des poids, piquer un sprint… ce sont des contraintes pour un organisme, qui y répond en se construisant plus fort.
Nos mains deviennent calleuses à travailler, nos corps se tannent au soleil, nos muscles se cisèlent sous le poids,
Tandis que pour une machine, des impacts, des chocs… vont l’endommager ou même le casser.
C’est là toute la différence entre le vivant et les machines.
 
Biens sûr, l’homme vieillit et meurt. Mais l’auteur défend la thèse que nous avons perdu une part de notre capacité d’anti-fragilité avec la vie moderne, en créant un vieillissement artificiel.
Parfois un trop grand confort, ne fait qu’endormir nos corps et nos esprits.
Nous ne sommes plus soumis à d’intenses stress suivi par des périodes de repos qui laissait à nos corps et nos esprits, le temps de se reconstruire, plus fort et plus solide, mais à de constants stress permanents, comme la pression au travail, les impôts à payer, les devoirs à rentre… Comme la torture de la goutte d’eau qui tomberait sans cesse sur notre crâne.
 
Même mentalement, les tempêtes d’émotions que nous traversons parfois, sont belles et font parti de notre conditions d’être vivant. Avec toute la palette d’émotions que nous pouvons éprouver. Les poètes ont tiré leurs plus beaux de leurs moments de spleen, comme Baudelaire, Verlaine, Rimbaud….
 
Alors, acceptons que tout bouge, vivons pleinement nos émotions, nos corps qui parlent, c’est le propre du vivant d’être en constante évolution et en déséquilibre permanent.
 
C’est en marchant sur le fil, qu’il est plus facile de ne pas tomber plutôt que de rester à l’arrêt, en cherchant un équilibre, impossible à trouver.
Certes, à chaque pas, on est déstabilisé, mais on avance et la vue est bien plus belle de là-haut !
 

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