Alors que la Lune des Amoureux n’a pas encore fait son entrée sur scène, que le ciel est encore privé de son amante pâle, profitons-en pour chérir ces moment d’introspection et de douce énergie lunaire. 

La Lune est une amante volage, elle sait être suffisamment présente pour ne pas qu’on l’oublie et à la fois absente, gardant pour elle toute la lumière du soleil. 

Mais acceptons-la ainsi et savourons ce moment, où notre coeur est encore calme dans ce noir profond de la nuit.

Dans une interview d’Elizabeth Gilbert, l’auteur de “Eat, Pray, Love” (et dont le dernier livre “City of Girls” est une magnifique réussite), présentait ainsi le grand paradoxe de l’art : être à la fois surprenant et inévitable. Comme l’apparition de la Lune dans le ciel (ou comme elle le disait, la fin de Braking Bad). Ce moment où l’on se dit : “oh, mon Dieu, je n’aurais jamais cru !” et en même temps, à peine chuchoté “oui, bien sûr….” 

Elle reliait cette danse de la vie avec le poème de T.S. Elliot : “East Coker”.

Cet ouvrage est présenté comme un poème de fin d’été, de la terre et de la foi. Le premier ver de ce poème est le suivant : “In my beginning is my end.”  (« En mon commencement est ma fin. »)

Les lignes qui ont particulièrement marqué Elizabeth Gilbert sont les suivantes :

“Wait without hope, for hope would be hope for the wrong thing.

Wait without love, for love would be love of the wrong thing.

There is yet faith, but the faith and the hope and the love are all in the waiting.

Wait without thought, for you are not ready for thought.

And so the darkness shall be light, and the stillness the dancing.” 

pouvant se traduire par :

“Attendez sans espoir, car l’espoir serait l’espoir de quelque chose d’inapproprié.

Attendez sans amour, car ce serait un amour pour quelque chose d’inapproprié.

Pourtant, il y a de l’espoir et de l’amour et l’espoir et l’amour sont dans toute l’attente.

Attendez sans pensées, car vous n’êtes pas prêt pour les pensées.

Ainsi l’obscurité sera lumière et l’immobilité, la danse.” 

Ce sont de beaux mots qui me font penser à cette phase lunaire de la Nouvelle Lune. 

Ainsi, acceptons que la Lune des Amoureux ne se soit pas encore levée, ce temps suspendu entre deux Lunes, et laissons nos coeurs s’ouvrirent à la surprise. Sans encore rien attendre. Comme un novice en méditation et qui se sentirait frustré de ne pas en ressentir encore les bienfaits, comme un coeur brisé dont les morceaux chercheraient à battre pour la première personne croisée… octroyons-nous ce temps de vide. Sans chercher à le combler par les mauvaises pensées, les mauvaises personnes… 

Et remplaçons cela par la foi : la foi en la vie, en la nature, en le fait que même si la Lune disparaît quelques nuits, elle réapparaîtra, à la fois un peu la même et complètement différente. 

Nous sommes dans cette période magique, où c’est cette foi qui nous tient en haleine, où la surprise de la transformation de de l’immobilité en danse est à nos pieds, qui commencent d’ailleurs à tourner, sans que nous n’ayons rien à faire, juste en étant là, sur cette Terre. 

Et acceptons et délectons-nous de cette attente.

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