Si nous parlions des rêves, de l’Air, Vayu, et de son sens corporel associé, le toucher , mélangeons encore tout cela aujourd’hui.Hier, j’ai écouté dans la voiture pour aller au travail, un podcast très intéressant avec David Eagleman, un neuroscientifique et président d’une entreprise qui développe des appareils de substitution sensorielle. (https://www.youtube.com/watch?v=WyiVuLosEY4)
Il exposait une théorie qu’il avait sur l’utilité des rêves :Selon lui, les rêves sont faits pour que le cortex occipital soit stimulé pendant la phase de sommeil paradoxal.En effet, il soutient que les zones du cerveau, si elles ne sont pas utilisées pendant un temps (même plutôt très court), sont colonisées par d’autres sens. Ceci en l’espace de quelques heures. Cela en se basant sur la neuroplasticité étonnamment rapide de notre cerveau.En effet, le cortex visuel est situé dans le lobe occipital du cerveau. En l’absence de stimuli, il peut répondre à des signaux non-visuels. Par exemple, chez les aveugles, le cortex visuel répond fortement au toucher. Cette reprogrammation ou ce recablage du cerveau est une forme de neuroplasticité.
Généralement, la neuroplasticité est connotée plutôt positivement. Mais, selon Eagleman et son collègue Vaughn, pour le système visuel, la neuroplasticité pourrait être dangereuse car la vision, contrairement à nos autres sens, n’est pas active tout le temps.Alors, la nuit, pour empêcher que notre cortex visuel soit colonisé par d’autres sens, on rêve !
Il a ainsi montré une corrélation entre le temps de sommeil paradoxal et le rythme de développement parmi les espèces de primates. Les primates dont les bébés marchent plus rapidement et atteignent leur maturité plus tôt ont tendance a avoir moins de sommeil paradoxal. Tandis que les humains, des primates avec une maturité plus lente, ont le plus de sommeil paradoxal. Il y a derrière cette idée que plus on se développe rapidement, plus lente est la neuroplasticité, moins fort est le besoin de protéger le cortex visuel de colonisation en cas de sous-stimulation.
Ce qui me semblait intéressant, c’est la capacité étonnante de notre cerveau pour jouer avec nos sens.
Dans un futur pas si éloigné que cela, David Eagleman parlait des possibilités que certaines technologies pourraient développer en créant toute une perception du monde différente :Un aveugle pourrait voir avec sa langue, un sourd entendre avec sa peau, …Il existe aussi une une ceinture qui montre le nord magnétique en vibrant. Les personnes qui la portent ressentent ensuite une amélioration de leur sens de l’orientation. Là aussi tendant à prouver que résultat renforce l’idée que la perception des sens ne correspond pas à l’activation d’une zone spécifique du cerveau, mais à l’application régulière de stimuli sur le cerveau.Cela peut donner le vertige mais aussi la possibilité de faire de son sixième sens quelque chose de plus tangible, voire développer un septième, un huitième…
David Eagleman est aussi l’auteur de “Le mercredi est bleu indigo”, avec Richard Cytowic. Ce livre a pour sujet la synesthésie.
D’après Wikipédia :
La synesthésie est un phénomène neurologique non pathologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés. Par exemple la synesthésie dite « graphèmes-couleurs » fait que les lettres de l’alphabet (ou des nombres) sont perçues colorées. Dans la synesthésie dite « synesthésie numérique », les nombres sont tous et systématiquement associés avec des positions dans l’espace. Dans d’autres types de synesthésie, la musique, d’autres sons ou les nombres, jours de la semaine et mois de l’année peuvent être perçus colorés, ayant une forme particulière ou une disposition spatiale particulière. Une autre forme, dite « synesthésie de personnification ordinale/linguistique » fait associer des personnalités à des couleurs.
Vous vous souvenez peut-être du poème d’Arthur Rimbaud
“A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.”
Peut-être que toutes ces réflexions vous semblent sans queue-ni-tête, vous donnent le vertige ou vous hérissent les poils… c’était simplement une découverte intéressante que je souhaitais vous partager pour finir ma semaine de travail…et surtout un encouragement à rêver, même éveillé et à mélanger tous nos sens !
Bon vendredi !
