La Lune Bleue va bientôt se coucher. Cette lunaison impromptue, comme une bulle de savon qui flotte dans l’air, qui nous offre une échappée magique et hors du temps. Mais cette bulle peut éclater à tout moment.
Mais tant pis ! Soyons vulnérables !
Osons montrer nos failles, nos bleus à l’âme, nos imperfections, nos faiblesses, nos doutes, nos peurs, notre part d’ombre bleue encre quasi noire.
C’est aussi avec cette palette de bleus, dans les tons parfois un peu violacé que la vie prend sens. Être vulnérable, c’est comprendre ce qui nous touche, ce qui pourrait nous heurter et faire le choix en conscience, avec son âme et son corps, d’agir sur ceci. En renforçant cette partie de nous, comme un guerrier, ou bien en l’acceptant pleinement et en pansant ses plaies lorsque nous aurons été blessé comme un guérisseur ou bien encore en transcendant sa vulnérabilité comme un magicien.
La vulnérabilité, c’est peut-être notre talon d’Achille à découvert, mais c’est aussi ce qui donne cette saveur à la vie. C’est ce qui fait les mythes et les légendes. Ce fut le choix d’Achille : “Alors qu’il est encore adolescent, il choisit une vie courte, mais glorieuse, plutôt qu’une existence longue mais sans éclat.”
On est vulnérable lorsque l’on sort de sa carapace et cela demande du courage.
Cela implique d’aller au-devant de nos peurs, de ne pas les renier mais de les nommer. C’est aussi une belle leçon d’humilité pour apprendre à accepter nos imperfections, à faire partie de ce monde, lui aussi imparfait et dangereux. Quitte à se faire quelques bleus.
Mais si la vie c’était aussi chercher les situations dans lesquelles nous sommes vulnérables, en conscience et confiance ? De se dire qu’on a nos faiblesses et nos sensibilités, mais que ce sont aussi elles qui nous font profondément humains.
Et ce soir, lorsque la Lune se lèvera, dans ce moment si précieux de l’aulne, lorsque la nature se dévoile dans l’antichambre où elle revêt ses habits de nuit, communions avec elle nos vulnérabilités.