Yoga Nidra, une séance de yoga

Le Yoga Nidra peut être traduit par le yoga du sommeil. Si vous avez déjà expérimenté un cours de yoga, vous êtes sans doute déjà familier avec la posture de Savasana, la posture du Cadavre, souvent placée en fin de cours.

Cet instant permet d’observer les changements produits par votre séance et les mouvements d’énergie induits par celle-ci. C’est l’occasion de se centrer et de se connecter avec ses sensations pour savourer le moment présent.

Cette méditation couchée permet d’atteindre un état de relaxation où vous pouvez avoir accès aux plus profondes couches de vous-même.

Une séance toute douce, toute relaxante, toute reposante… en apparence !

Car si le corps se relâche profondément, le yoga Nidra fait bouger les lignes dans son esprit. Pour notre plus grand bien.

Alors, préparez coussins moelleux et couverture en pilou-pilou et laissez votre tapis de yoga se transformer en tapis volant pour un fabuleux voyage au cœur de vous-même !

Ouverture

Le yoga nidra n’est à la fois ni de l’hypnose, ni du sommeil, ni de la sophrologie, ni de la relaxation… ou peut-être est-ce un mélange de tout cela ?

Un préalable peut être d’inviter à trouver son sankalpa, une phrase positive, simple et concise qui représente un état ou une qualité que nous souhaitons obtenir. Il se conjugue toujours au présent afin de nous rappeler que ce que nous cherchons est déjà bien présent, à l’intérieur de nous.

Lorsque l’on débute sa séance en yoga, avant d’entamer les premières postures ou respiration, sur une expiration, venez émettre une intention à cette séance. Personnelle ou collective.

Lorsque l’on débute sa séance en yoga, avant d’entamer les premières postures ou respiration, sur une expiration, venez émettre une intention à cette séance. Personnelle ou collective.

Pranayama

la respiration complète, Dirya Pranayama :

Diaphragmique (Adham Pranayama), costale (Madhyama Pranayama) et claviculaire (Adhyama Prânayâma) pour une détente profonde.

Postures

Quelques postures toutes douces, en début de séance pour commencer le voyage introspectif, comme la Tortue ou la Pince.

Puis s’allonger… Commencer avec quelques mouvements des bras, et les relâcher le long du corps. On peut aussi ajouter un mouvement des yeux : à l’expiration, les yeux descendent vers la Terre, à l’inspiration, vers le Ciel.

Inviter ensuite à contracter poing droit et le relâcher, puis bras droit, jambe droite, poing gauche, bras gauche, jambe gauche, tout le corps…

… Le voyage peut alors commencer en Savasana, la posture du cadavre…

Des phrases à distiller

• Quelles vont être vos feuilles mortes que vous allez lâcher dans le vent ?
• Cherchez au fond de vous une légèreté joyeuse ou bien une joie légère.

La relaxation

Dans une séance de yoga nidra, on commence généralement par détendre son corps en parcourant une rotation de la conscience :

Imaginez une vague qui va parcourir votre corps en instillant une sensation de bien-être, de chaleur et de pesanteur là où elle passe.

Commencez par les orteils, puis la plante des pieds, les chevilles, les mollets, les cuisses, le bassin, le ventre, la poitrine, les épaules. Puis descendez le long de l’extérieur des deux bras et remontez par l’intérieur des bras en remontant jusqu’à la nuque.

Passez à l’arrière du crâne, jusqu’au sommet du front et redescendez vers le front. Sentez le front se lisser. Imaginez un lac, une vaste étendue d’eau parfaitement calme, comme un lac de montagne. L’air frais caresse votre visage. Entendez les oiseaux et les abeilles, ressentez la chaleur du soleil sur votre visage. Vous êtes en parfaite harmonie et en sécurité.

Observez votre respiration. Sentez votre ventre gonfler à chaque inspiration et redescendre à chaque expiration. Faîtes de même avec la poitrine qui se lève à l’inspiration et redescend à l’expiration.

Sentez le trajet de l’air depuis les narines jusqu’au ventre. A chaque inspiration, le corps respire par lui-même et se remplit d’énergie.

Observez vos sensations. Sans les juger, devenez un simple témoin de vos sensations : la chaleur, la lourdeur, la fatigue… Faites- en de même avec vos émotions : l’inquiétude, la colère, l’abandon…

Essayez ensuite de ressentir l’opposé de vos sensations si elles sont négatives : tentez de ressentir du calme si vous êtes angoissé ; de la douceur, si vous êtes en colère…

Approfondissez cette rotation de la conscience en reprenant : 

relâchement du pouce droit, index droit …, main droite, … tout le côté droit… tout le côté gauche… 

Il est intéressant de faire remarquer les deux énergies : gauche (lunaire, ida) et droite (solaire, pingala)…

Puis les deux côtés ensemble… l’arrière du corps, l’avant du corps… passez au visage : œil droit, œil gauche…lèvre supérieure, lèvre inférieure…

Une séance classique de yoga nidra met aussi en œuvre toute la symbolique indienne : formes géométriques, mantra,…

Une poursuite intéressante peut être de proposer un voyage dans les Chakras avec toute la symbologie qui leur est associée.Pourquoi ensuite ne pas imaginer des ailes, comme celles d’un ange.

Et poursuivre avec un voyage dans le cosmos ?

Des Mantras

RROÔZ-ZzZZ-PFFFUUIIII-RROÔZ-ZZZ ou bien le classique ZZzzz !

Relire quelques-unes des BDs de Gaston Lagaffe pour d’autres mantras éprouvés 😉 !

Des Mudras

Nidra Mudra :

La main gauche sur le ventre, la main droite vient se reposer sur celle-ci. Le pouce droit vient se glisser sous le pouce gauche… et c’est parti pour se laisser entraîner dans les bras de Morphée. Bercé par les mouvements du ventre, les mains deviennent le navire qui vogue sur un océans de songes.

Hors du tapis

… Mais dans son lit !

Les rêves et le yoga ont toujours été intimement mêlés, ils ont en commun le fait d’être des outils très puissants et agréables pour apprendre à mieux se connaître et se réaliser.

Le Yoga Nidrâ vous amènera à prendre conscience de la frontière entre veille et sommeil à la fois si fine et si vaste qu’elle peut amener à connaître l’éveil dans un état de détente tellement profond qu’il ressemble physiologiquement au sommeil.

Depuis des milliers d’années, les rêves fascinent.

Leur interprétation donne lieu à de nombreuses théories, plus ou moins fondées, mais souvent joliment poétiques. Les shamans indiens utilisaient ce média onirique pour communiquer avec les esprits et transmettre ainsi certains messages.

Dans les jours suivants une séance de Yoga Nidra, soyez attentifs à vos rêves.

Des musiques

Hypnosys de Wax Taylor

Dream On de Aerosmith

Dream de Imagine Dragons

California Dreamin’ de The Mamas and Papas

Dreams de Beck

Des lectures

Yoga-nidra : 108 pratiques à conjuguer pour s’éveiller à l’infini de Pierre Bonnasse

Yoga Nidra de Satyananda Saraswati

Pour aller plus loin

Le Sankalpa

Dans le Yoga Nidra, le pratiquant est invité à choisir une résolution ou un vœu : un « Sankalpa ».

Un « Sankalpa » est une intention positive, une auto-suggestion très puissante sur ce que nous voulons être ou avoir.

Le Yoga Nidra amène à un état entre veille et sommeil où la graine du Sankalpa a pu être plantée dans un état mental très fertile.

« San » se réfère à la connexion avec une vérité supérieure.

« Kalpa » signifie vœu, engagement.

Le « Sankalpa » est donc le vœu de poursuivre le chemin vers sa Vérité et vers la réalisation de Soi.

C’est une phrase positive, simple et concise qui représente un état ou une qualité que nous souhaitons obtenir. Il se conjugue toujours au présent afin de nous rappeler que ce que nous cherchons est déjà bien présent, à l’intérieur de nous.

Le Sankalpa est comme une graine semée dans notre inconscient pour progresser vers notre but, c’est le pont entre où nous sommes en ce moment et notre vie rêvée. Plus profondément vous serez dans un état de détente, plus profondément sera semée la graine d’intention de votre Sankalpa. C’est pourquoi le Yoga Nidra est particulièrement indiqué pour se relier à son intention.

Traditionnellement, on ne change pas de Sankalpa avant qu’il ne soit réalisé.

C’est une notion qui remonte à la tradition indienne décrite dans les Vedas. Selon le dictionnaire sanskrit, c’est “un vœu solennel ou une détermination à pratiquer avant tout rituel”. Cela peut être aussi “une conception, une idée, une notion formée dans le cœur ».

En occident, cela pourrait s’apparenter aux affirmations positives, telles que présentées par Émile Coué. D’ailleurs, beaucoup de maîtres yogis indiens furent impressionnés par les méthodes de Coué et y virent une crédibilisation de leurs techniques. Mais si le sankalpa peut ressembler fortement aux affirmations positives, telles qu’elles sont présentées dans la culture occidentale , il n’est pas à dénuer de ses origines traditionnelles indiennes.Il possède une autre dimension, un côté presque magique. D’ailleurs les rituels magiques ont encore une grande importance en Inde, un peu à comparer avec la culture païenne ou wiccane d’Occident.

Le Sankalpa fait l’union entre un état d’esprit mêlant magie et psychologie.

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