Les postures d’équilibre

Une séance idéale en début d’année ou au moment des équinoxes.

Pour s’interroger sur la notion d’équilibre dans sa vie et sur son tapis.

Dans une pratique de yoga, les postures d’équilibre apprennent au corps à renforcer sa coordination, sa vitesse, sa force, son agilité…

À effectuer ces postures régulièrement, toutes ces qualités viennent s’installer aussi naturellement dans son esprit et dans sa vie quotidienne.

Peu à peu, on se sent plus stable à tout ce qui nous arrive et aurait pu troubler cet équilibre en nous faisant tomber avec heurts et fracas.

Alors, de ces mouvements de la vie, inévitables et parfois inconfortables, on en vient à s’amuser.

Pour apprendre à danser d‘un pied à l’autre, trouver la confiance de jouer à se mettre en déséquilibre, vaciller, tomber…

… pour se relever encore plus confiant et reprendre la danse de plus belle !

Ouverture

Les postures d’équilibre peuvent être difficiles à réaliser ou à tenir. Voyons-les sous un angle joyeux, comme une façon de se lancer un défi et d’apprendre à observer son corps et sa façon de se tenir jusque dans les micros-mouvements, presqu’imperceptibles.

C’est aussi dans ces postures que notre progression est la plus tangible !

Tenir quelques secondes dans la demi-lune et c’est tout un sentiment d’accomplissement qui nous traverse. Les postures d’équilibre nous apprennent à nous faire confiance.

Elles sont aussi là pour nous rappeler qu’il est parfois bon de savoir accepter l’aide de l’extérieur : que ce soit un bloc de yoga, la main de son professeur de yoga ou bien le soutien d’un ami.

Et que la chute fait aussi partie de l’apprentissage !

Pranayama

Nadi shoddhana

pour commencer par équilibrer son corps et ses canaux d’énergie : Ida et Pingalla

 

 

Postures

Tantôt sur un pied ou un autre, une main ou une autre, sur les fesses… ou pourquoi pas sur la tête ! Voici quelques-unes des nombreuses postures d’équilibre du yoga :

  • l’arbre
  • la montagne
  • la demi-lune
  • le chien à 3 pattes
  • L’aigle
  • la main aux gros orteils
  • la main aux gros orteils en torsion
  • le danseur
  • le grand écart debout
  • la barque
  • la posture sur la tête

Visualisation debout

Prenez un moment pour vous positionner, bien centré, bien ancré.

Puis imaginez devant vous, comme une douce lueur qui brille et vers laquelle vous vous sentirez irrépressiblement attiré. Comme si il y avait devant vous le symbole d’une opportunité à saisir, d’une chance à attraper, d’une pression qui vous poussait vers l’avant. Comme s’il y avait un pas à faire.

Sentez comme un basculement de votre corps vers l’avant.

Et ce pas, faîtes-le si vous en avez envie. Ou bien imaginez-vous le faire.

Sur une inspiration, revenez dans votre verticalité.

Et cette fois-ci, partez en arrière, comme pour relâcher la tension, comme pour détendre la pression d’un fil tendu dans le dos, pour se reposer vers l’arrière dans un édredon de plumes légères ou de coton molletonneux, se sentir en confiance pour faire un mouvement de basculement vers l’arrière.

Sur une inspiration, revenez dans votre verticalité.

Puis faire des petits cercles avec son corps. Observez les contractions des muscles des pieds, des chevilles, des abdominaux…

Et revenez au centre : sentez comme tout est merveilleusement stable.

Des phrases à distiller

  • Peu importe si je tombe, pourvu que je me relève.
  • L’enseignement est dans la chute.
  • Où que vous en soyez, votre posture est parfaite telle qu’elle est.

La relaxation

Allongé, comment je me sens ainsi posé sur le sol.

Est-ce que je suis bien ancré ? assez à droite ? à gauche ?

Comment mon corps se laisse se déposer lorsque mes pensées ralentissent ?

Comment trouve t-il son équilibre à l’horizontal lorsque cela est aisé ?

Et puis, partons à la recherche de cet équilibre, dans toutes les directions, comme une danse, à l’envers, à l’endroit.

A la recherche de la suspension de ce point de de bascule, comme un point sur un i, une bulle dans les airs.

S’imaginer marcher sur un pont de singe, sur une corde au-dessus du vide.

Pour passer d’une rive à l’autre, se voir avancer avec confiance, avec maîtrise, avec joie, avec dextérité, en posant chaque pas et en appréciant chaque instant…

Faire s’étirer ce moment, le passer au ralenti, comme une note suspendue dans les airs et qui résonnerait looongtemps.

Pour se dire que nous avons la capacité de trouver cet équilibre, peu importe ce que cela représente pour nous. Tant que nous prenons le temps de laisser les choses se faire et apprenons la patience.

Des Mudras

Sakshi Mudra :

C’est la Mudra du témoin de la conscience. Elle vous permettra de gagner en clarté et de se placer plus facilement en tant qu’observateur de vos pensées, sans jugement.

Pour trouver en soi, le témoin intérieur, celui qui vous fera trouver l’équilibre avec force et confiance, même les yeux fermés, les doigts ainsi scellés lorsque les pouces sont protégés par les autres doigts de la main.

Sakshi signifie “témoin”. (“Sa” : “avec” et “aksha” : “yeux”).

Cette Mudra relie la respiration au Troisième Œil afin d’augmenter la clarté mentale. La respiration s’allonge et s’équilibre entre les deux narines.

Les pouces représentent l’élément de l’Espace. Ainsi protégés, sous le dôme des autres doigts, eux aussi, liés aux éléments essentiels, peu à peu, une ouverture se crée.

Celle d’une possibilité de se faire de la place, comme dans un cocon ou dans une cathédrale spacieuse.

Hors du tapis

Alimentation équilibrée, équilibre vie familiale/vie professionnelle, esprit équilibré…

La notion d’équilibre est omniprésente, dans différents contextes, pourtant elle ne peut se cantonner à un domaine en particulier.

Comme sur le tapis, où souvent lorsque le regard dévie, c’est la cheville qui tremble et tout le corps qui vacille, il suffit d’un repas trop riche en sucres pour se sentir lourd, l’esprit embrumé, le moral qui flanche.

Ou bien à l’inverse, un coût de stress au travail et l’appétit se trouve complètement coupé, le corps comme tétanisé.

Le yoga est à nouveau là pour nous rappeler cette unité entre

corps, mental et esprit. Pour trouver SON équilibre.

Des musiques

« You Tell Me That I’m Falling Down » de Linda Ronstadt

« Fall on me » de REM

« When The Night Comes Falling From The Sky » de Bob Dylan

Des lectures

Pour trouver son équilibre dans tous les aspects de sa vie et de ses lectures :

Off Balance de Matthew Kelly

Work-Life Brilliance de Denise Green et Susan Scott

Saltimbanques de Marie Desplechin

 

 

Pour aller plus loin

Trouver l’équilibre… pour mieux apprendre à le perdre ! A vouloir tout contrôler, tout calculé, tout pesé… accorder un temps et une importance égale à chacun des domaines de sa vie… on se met soi-même ses propres chaînes.

Car c’est dans ces bascules qu’on trouve l’espace pour ce grain de folie, cette passion qui nous pousse à aller à fond dans une seule direction.

Même si cela implique de délaisser un temps nos autres priorités. Pour se concentrer sur un sujet, une passion, un rêve, un domaine bien précis.

Car c’est aussi comme cela que l’on grandit.

Lorsque l’on se laisse tomber dans le vent et qu’on se laisse porter, sans lutter, poussée par le vent, on en vient à apprécier ces déséquilibres. C’est en s’autorisant ces escapades que nous apprenons, que nous dégageons du temps et de l’espace pour approfondir ce qui nous est cher, en une période précise.

Sans avoir peur de se perdre, se donner entièrement dans une direction. Savoir se faire confiance à soi et à l’univers : se dire que ce qui est important reviendra, car c’est inscrit en nous.Et, puis, si ce n’est pas le cas, tant pis et s’en détacher, sans culpabilité.

Dans son livre, “Antifragile, les bienfaits du désordre”, Nassim Nicholas Taleb se réfère au livre “Naissance de la Tragédie, dans lequel Nietzsche éprouve les polarités de deux “attirances contraires” : l’Apollinien et le Dionysiaque.

L’Apollinien renvoie, au contraire du dionysiaque, à ce qui est caractérisé par l’ordre, la mesure, la maîtrise de soi.

Le Dionysiaque désigne la cohésion de l’individuel dans le tout de la nature, ou le « Un originel », qui comporte tout ce qui est vaste, erratique, insaisissable, sensitif, inspiré, fougueux, immuable, lié non seulement, selon Nietzsche, à l’origine des civilisations en Asie Centrale et au Moyen-Orient, mais formant également le soubassement de son opposé, l’apollinien, c’est-à-dire ce qui est cadré, stable, ordonné, classique, rationnel, régulé, mesuré, modal, supposé être le propre du « génie » dit occidental.

Dans la Grèce présocratique, ces deux forces étaient équilibrées…

Jusqu’à ce que l’influence de Socrate sur Euripide donne une plus grande valeur à l’Apollinien. Faisant ainsi le choix de l’ordre et du rationalisme excessif. Taleb parle de ce déséquilibre vers un ordre trop parfait, de cet Apollon sans Dionysos, comme le Yang sans le Yin.

Cela pourrait être aussi Kâli sans Shiva.

Alors, mettons un peu de désordre, n’ayons pas peur de cette créativité destructrice et osons perdre l’équilibre avec Dionysos !

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