La Lune des Amoureux se dessine peu à peu, avec la phase active du premier croissant. Cette énergique phase nous incite à nous dépasser pour aller encore plus loin dans nos projets et nos réalisations. 🌒🚴♀
Si pour cette Lune des Amoureux, on mettait un peu plus de rondeurs et de compassion envers nous-même ? 🧘♀💚
Justement en laissant de côté pour un temps toutes nos ambitions pour aller seulement vers ce qui nous fait vibrer avec amour.
Hier, j’écoutais un podcast avec l’écrivain Arthur Brooks où était abordée cette tendance à vouloir sans cesse aller plus loin et être au top de ces performances menant à un essoufflement et à de la désillusion. 😞
Pour introduire ses idées, il parlait d’une conversation écoutée sur un vol Los Angeles-Washington à l’été 2015 qui se déroulait sur le siège derrière, lui entre un couple de personnes âgées. La femme tentait de réconforter son mari qui se lamentait sur le fait d’être maintenant vieux et sans intérêt et de n’avoir jamais réalisé ses rêves. 🛩😔
Cependant, après l’atterrissage de l’avion, Brooks a été surpris de voir que “son vieil homme malheureux” était mondialement connu. Alors âgé d’environ 80 ans, il était adoré comme un héros pour son courage, son patriotisme et ses réalisations d’il y a plusieurs décennies. Les autres passagers « l’ont salué avec vénération » et le pilote, debout dans la porte du cockpit, a déclaré : « Monsieur, je vous admire depuis que je suis un petit garçon. »
C’est cette histoire qui a amené Brooks à s’interroger pourquoi bien souvent, ce sont ceux qui ont accompli les plus grandes choses, tôt dans leur vie, qui sont le plus enclins à la tristesse et la mélancolie plus tard. Ils citent des exemples d’athlètes professionnels qui ont sombré dans la dépression à la fin de leur carrière sportive.
Il met aussi en parallèle deux personnalités célèbres pour leurs œuvres : Charles Darwin 🐒 et Jean-Sébastien Bach 🎼.
Au regard de l’histoire, tous deux ont grandement marqué leur époque. Ils pourraient être similairement heureux. Pourtant, ce ne fut pas le cas.
🐒 Charles Darwin était célébré dans toute l’Europe pour ses découvertes en botanique et en zoologie, ainsi que pour ses premières théories sur l’évolution à seulement 27 ans. Il faisait partie de l’élite des scientifiques célèbres et ses théories étaient suivies avec vif intérêt. Sa consécration fut atteinte lors de la publication de son livre de “De l’origine des espèces” à 50 ans.
Mais, passé la cinquantaine, Darwin se heurte à un mur dans ses recherches. Il lui manque la théorie de l’héritage génétique mise au jour par Gregor Mendel que Darwin n’a pas su intégrer dans la poursuite de ses études. À partir de là, il n’a guère progressé, ce qui le rendit amer. Il écrivit à un ami proche : « À mon âge, je n’ai ni le cœur ni la force d’entreprendre une quelconque recherche qui dure des années, ce qui est la seule chose que j’apprécie. »
Pour Brooks, cela aurait pu être Darwin dans l’avion derrière lui cette nuit-là : il était vieux, le monde l’avait dépassé, et il se percevait comme étant devenu sans intérêt. 🛩😔
🎼 Quant à Bach, il connut également le succès très tôt et était considéré comme un organiste et improvisateur étonnamment doué. Cependant, pour lui, non plus, son succès ne dura pas : il fut dépassé par son fils Carl Philipp Emanuel qui adopta un nouveau style de musique classique à côté duquel la musique de son père paraissait désuète.
Mais Bach choisit de repenser sa vie en passant d’innovateur à instructeur. Il passa les dix dernières années à écrire L’art de la fugue, “un ouvrage qui n’était ni célèbre ni populaire à son époque, mais qui visait à enseigner les techniques du baroque à ses enfants et à ses étudiants ainsi qu’à toutes les générations futures qui pourraient être intéressées”. Il mourut heureux, fier de ses accomplissements en tant que professeur et père de famille.
Dans son article de The Atlantic, dont sont issues ces réflexions, Brooks élabore sa théorie en parlant des différents types d’intelligence : l’intelligence fluide (celle dont on fait preuve au sommet de la carrière) 👩💼 et l’intelligence cristallisée (celle qui est basée sur l’expérience, la transmission et la sagesse)👩🏫.
Pour Brooks, le secret du bonheur n’est pas de s’attacher à vouloir toujours être le meilleur, à s’acharner à rester sur le haut de la courbe encore et encore, mais comme dans tous les cycles, à accepter le déclin.
Ce serait ne pas chercher à avoir plus mais à vouloir moins ou mieux. 💫
Là encore, la Lune est une formidable enseignante : elle nous apprend à lâcher du lest parfois, même en lune montante, alors qu’elle est au sommet de sa courbe, pour se réinventer quelques nuits plus tard.
Accueillons avec amour nos déclins, ce sont de formidables occasions de réinventions !