Pour écouter l’article :

Cela faisait un moment que je n’avais pas écrit un article de blog ni enregistré un podcast en solo. Je n’avais pas trop d’idées jusqu’à ces derniers jours. Pourtant ce n’est pas que je manquais de choses à dire, c’est juste que je ne trouvais pas l’angle d’attaque pour les partager.🤔

Et puis, je me suis dit que tant pis si le plan de l’article était un peu branlant, si tout n’était pas très bien structuré et si j’allais dans toutes les directions, allons-y quand même ! 🤗🎬

Alors, en attendant que Novembre ne pointe son bout du nez gelé et que ma prochaine invitée ne se connecte pour l’enregistrement d’un podcast, j’ai ouvert un fichier texte et j’ai commencé à déverser ces mots. 💻✏

D’abord, parce que j’ai quelques projets qui, malgré tout, avancent plutôt bien et je voulais vous en parler avant que tout ne soit emballé et pesé, avec un petit côté bien léché et vendeur que les sirènes du marketing me pousseront sans doute à revêtir 🎀🏷. Cela sera sans doute plus lisse et plus joli, mais je trouve aussi intéressant d’échanger sur le processus pas toujours linéaire de la progression d’une idée vers un objet, avec toutes les aspérités que cela comporte. 😕🗑

Ensuite, parce que le mois de Novembre et la Lune des Castors ont souvent marqué une impulsion nouvelle dans mes projets.💫💥🦫

Lors du rituel de Nouvelle Lune, j’avais préparé une méditation qui invitait les participantes à un voyage imaginaire dans les Rocheuses amérindiennes quelques siècles en arrière.

Là-bas, sur les berges d’une rivière, à l’écart d’un campement indien où se déroulait une cérémonie dont nous pouvions les tambours en fond sonore, une colonie de castors s’affairait à couper du bois et construire un barrage. Je les ai invitées à les observer et à attendre que, peut-être, un de ces castors se présente à elles.🙌🦫

Lorsque nous sommes revenues de cette escapade imaginaire, j’ai demandé si l’une des participantes souhaitait nous raconter son expérience.

L’une d’entre elle a partagé sa rencontre avec « son » castor et nous a confié le message qu’il lui avait livré : celui de persévérer, même si, de prime abord, les choses ne semblent pas faire de sens.

Elle nous a parlé de ce castor qui amassait ses bouts de bois pour former des tas au hasard semblait-il, dans un enchevêtrement d’apparence désordonnée.

Pourtant, peu à peu, un habitat savamment organisé prenait forme et cette apparente cacophonie s’avérait brillamment orchestrée.  

Ce message a résonné en moi, et ce n’est pas forcément ce que j’aurais imaginé que les castors transmettent comme message.

Moi, je les imaginais dire de planifier, d’organiser, de travailler d’arrache-pied, avec le support de sa communauté, mais dans sa tâche assignée bien précisément.

Alors, ça m’a laissée pensive.

C’est vrai que parfois les choses ne font pas sens. On amasse des bouts de bois dans nos expériences de la vie et on les entasse comme on peut, à la manière du castor 🦫, et en sautant du coq 🐔 à l’âne.   

On se dit qu’on perd son temps, qu’on tourne en rond, que ça n’a ni queue (de castor 😉) ni tête, que ce sont des coups d’épée dans l’eau qui coule toujours, même pas retenue par nos barrages de fortune.

Pourtant, au bout du compte, si on n’était pas en train de se construire de formidables galeries ? Si tout cela mis bout à bout, n’était-il pas notre notre unique chemin, en multiples réseaux et voies de côté.

J’ai fait beaucoup de choses dans ma vie de façon désordonnée, juste parce que j’en avais envie à ce moment-là ou bien que c’était là que me portait le courant. C’étaient des idées géniales qui allaient tout révolutionner ou bien c’était juste ce que j’avais de mieux à faire.

Généralement, les idées géniales ne l’étaient pas tant que ça, ou du moins pas aux yeux des autres personnes que moi. Et, faire les choses comme elles se présentaient a aussi apporté son lot de belles surprises.

Bref, j’ai dépensé de l’énergie à creuser des sujets sans aucune retombée.

J’ai papillonné de droite à gauche, sans vraiment me poser pour récolter un quelconque butin.

J’ai fait les choses à moitié pour me laisser ensuite complètement dépassée.

Et parfois, ça a fait sens, bien des années après.

Pour certaines choses, j’attends encore. 

Mais est-ce que ça a vraiment de l’importance ?

Est-ce que, au final, ce n’est pas ça la vie ? Notre vie ? 

Celle qui fait sens pour nous.

Même si on raccroche ses études à la fin d’un semestre, même si on obtient un diplôme qui ne nous servira jamais à décrocher le job de nos rêves, même si on finit par mettre la clé sous la porte de son entreprise, même si on se retrouve en plein divorce après tellement d’amour donné et reçu, même si on vend la maison qu’on avait tant peiné à restaurer, même si on écrit des phrases que personne ne lira, même si on prononce des mots que personne n’entendra, même si on fait son lit le matin pour le défaire le soir…

J’ai trouvé le message de cette participante empreint d’espoir et une belle ode à l’action, peu importe ce qu’elle engendre.

Novembre, c’est aussi le mois de NaNoWriMo.

L’année passée, je travaillais sur le manuscrit de « Au fil des Lunes ». ✍️🌙

J’y ai consacré beaucoup d’énergie, j’y ai mis mon histoire personnelle, mes rêves et les rencontres inspirantes que j’ai pu faire grâce au podcast.

Avec à la clé une grande fierté et joie lorsqu’il est paru, c’était un livre que j’avais besoin d’écrire. Je pouvais passer à autre chose, refermer la porte sur une époque de ma vie un peu chahutée mais que j’avais envie de capturer sur le papier. 

Cette année, j’ai aussi envie de retourner à l’écriture.

Et NaNoWriMo, le concept me plait bien à vrai dire, surtout pour cette impulsion qu’il donne et pour se sentir moins seule devant la page blanche.

Je suis quelqu’un de plutôt scolaire et disciplinée. J’aime quand les choses sont bien cadrées. A vrai dire, je perds pied rapidement quand je sens que je n’ai pas le contrôle.

Par contre, écrire 50 000 mots, bon, c’est peu ambitieux pour moi.😟🤯

Mais pourquoi ne pas essayer ? 👍

Surtout que j’ai déjà dans les tiroirs un brouillon de roman… et qui attend sa suite. 🤫☺️

D’abord, pour faire tout de même les choses dans l’ordre, ce brouillon, il me faut le relire et l’éditer. C’est ce que je m’attèle à faire depuis ces derniers jours. Avec toujours ce nuage de doutes au-dessus de ma tasse de thé quand je suis derrière mon PC à redécouvrir l’histoire. Car ces mots, je les ai écrits, il y a plus de 6 mois, quant à l’histoire,elle se classerait dans le genre de la fantasy, il me faut donc être attentive à tout ce que doit être bien ficelé.

Et en plus de toutes ces questions sur les accords des verbes et sur la clarté de la présentation de cet univers magique, s’immisce tout un tas de questions en filigrane : est-ce que ça sert à quelque chose ? Est-ce que c’est bien ? Est-ce que ça intéressera quelqu’un ? 

Bref, une pagaille dans ma tête, avec des questions qui allaient dans tous les sens, comme un jeu de mikado renversé sur une table. Là encore, les bouts de bois s’amassaient en désordre…

Et j’en revenais à cette soirée de Nouvelle Lune. 

Car, le castor avait un autre message : la même participante a noté aussi l’importance de l’eau pour le castor et elle a fait le lien entre la symbolique de l’eau par rapport à la fluidité et au lâcher-prise.💦🧘‍♀

Encore une leçon à apprendre !

L’épreuve de mon livre, je l’envisage de l’envoyer à un de mes grands frères, très bientôt. Et, c’est aussi une épreuve pour moi.🤞

Alors, mon frère (comme mes trois autres grands frères et mes parents) n’est pas du tout intéressé par le yoga (et encore moins toutes ces histoires de cycles lunaires). C’est quelqu’un de très cartésien, que l’on me citait en exemple lorsqu’il fallait bien travailler à l’école. C’est aussi l’une des personnes les plus intelligentes et cultivées que je connaisse.

Et surtout, il lit beaucoup, et dans tous les genres. Lorsque je l’ai vu l’été dernier, il lisait “L’Archipel français” de Jérôme Fourquet. Mais c’est aussi un grand fan de fantasy 🐉🐲📚, à lire avec avidité le Silmarillion ou Contes et Légendes Inachevés. Quant à moi, je n’ai jamais pu dépasser les premières pages malgré avoir dévoré le Seigneur des Anneaux. Par contre, nos goûts se retrouvent autour de l’Assassin Royal, Gagner la guerre ou Elric des Dragons

Il s’était interrogé cet été, quand j’étais sur mon ordinateur portable à la table de la cuisine de mes parents, sur ce que je faisais. Je lui ai dit que j’écrivais un livre. Bon, ça fait toujours un peu bizarre de prononcer ce genre de phrases, mais après tout, factuellement, c’est ce que j’étais en train de faire. D’habitude, ma famille ne s’intéresse pas trop à ce que je fais sur mes projets personnels autour du yoga, de l’hypnose, de l’écriture ou de tout autre passe-temps un peu trop fantaisiste à leur goût. Ce qui, soit dit en passant, me convient plutôt bien 😏.  

Il m’a demandé si c’était encore un truc sur le yoga. Je lui ai répondu, non, pas cette fois, que c’était un roman fantasy. Et à ma surprise, il s’est montré intéressé. Je lui ai raconté rapidement les grandes lignes et il m’a demandé s’il pourrait le lire, au moins le premier chapitre. Je lui ai répondu ok, mais que j’avais encore un peu de travail d’édition pour présenter quelque chose d’à peu près lisible. ⏲💻

C’était il y a quelques mois, depuis je repoussais l’échéance de ce premier envoi. Pourtant, j’ai envoyé une copie de l’épreuve à Jalan Jagat eli, mais mon frère… Toutes sortes d’anticipation de critiques de sa part se bousculaient dans ma tête : ça ne tient pas debout, c’est mal écrit, c’est inintéressant…

Alors, ce message de lâcher-prise m’incite à franchir le pas. Après tout, ne serait-ce pas plutôt l’opportunité d’avoir un retour d’un amateur de fantasy et par la même occasion d’apprendre à accepter la critique ?

Je me suis donc décidée à lui envoyer une première épreuve.

Et puis, autant pousser l’exercice (et les épreuves) un peu plus loin : pourquoi pas à l’un ou l’une d’entre vous ?

Si vous aimez lire des romans de fantasy, si vous êtes disposés à me dire ce que vous pensez de mon texte, si vous avez envie de participer à ce projet, n’hésitez pas à me faire signe : je serais ravie de vous envoyer un premier brouillon 📨.

Si vous souhaitez en savoir un peu plus, voici le texte que j’ai préparé pour la quatrième de couverture :

Inès, collégienne en 5ème, dans la classe de la sévère Mademoiselle Verdier, a perdu sa maman il y a quelques mois. Malgré le soutien de ses meilleures amies et de sa prof de dessin, la jeune adolescente s’enferme dans son chagrin et ses notes sont en chute libre.

Pour y remédier, elle se voit envoyer consulter un curieux et très charmant hypnothérapeute à son très chic cabinet à Saint-Jean-de-Luz.

La séance ne se passe pas tout à fait comme elle s’y attendait puisqu’elle se retrouve propulsée sur la Lune !

Une quête chargée de magie et de mystère prend place, entraînant Inès à la recherche d’artefacts servant à rétablir une voie magique entre la Terre et la Lune.

Mais le temps presse car la tension est palpable dans les sept Directions de la Lune depuis l’enlèvement du Lapin de Jade rendant la production de l’Élixir d’Immortalité désormais impossible.

Entre mythologie et aventures fantastiques, le premier tome des aventures d’Inès vous emmène sur la Lune pour la découverte d’extraordinaires royaumes !

 

La première épreuve de « Inès et l’Étoffe bleue »

Et puis, pour en revenir à Novembre et NaNoWriMo, j’aime beaucoup cette citation de Gilles Vigneault :

Novembre est un beau mois. Mais il faut aimer le gris. Et l’œil en saisir la lumière. 

Je trouve ainsi que c’est le parfait mois pour écrire : nous ne sommes pas encore dans l’euphorie de la préparation de Noël, les nuits sont longues et invitent à rester chez soi, il y a une ambiance douce sereine, ce doux gris justement, que n’ont pas les mois de janvier et février, que je visualise plutôt bleu acier ou blanc éblouissant. ☁🌧

Pourtant, faire de la place pour l’écriture n’est pas forcément évident.

J’ai repris la course à pieds, ce qui me fait un bien fou mais empiète aussi sur mon temps d’écriture. Je cours tôt, à l’heure où auparavant j’écrivais. J’ai aussi le projet de réédition des livres sur la Lune qui occupe mes soirées. Je suis ravie du résultat avec les nouvelles couvertures de Jalan Jagat eli mais c’est aussi chronophage de tout réajuster pour en faire de jolis carnets.

La deuxième édition des Lunes d’Hiver en préparation, avec l’illustration de couverture par  Jalan Jagat eli

Alors, je me suis mise de nouveau à douter. Est-ce que je ne me complique pas encore la vie ? Dans quoi est-ce que je m’embarque encore ? 🤔🙄

Toutes sortes de réponses, plus ou moins valables, se sont présentées dans ma tête pour reposer le stylo avant même que le défi n’ait commencé : 

Je n’ai pas le temps, cela va me fatiguer, j’ai déjà beaucoup de travail et de pression au bureau, c’est dur d’écrire, c’est ennuyant de se relire, ça ne servira à rien de toute façon, toutes ces histoires n’intéresseront personne…

Et puis, puis ces raisons peuvent prendre des proportions et des directions complètement inattendues : 

parce que mon fils ne veut pas aller au centre aéré, parce que mon wifi est lent, parce que ma chienne est malade, parce que j’ai vraiment envie de progresser en course à pieds, parce que c’est la guerre, parce qu’il y a toutes ces craintes économiques, écologiques, climatiques… parce que je me demande si ça sert à quelque chose ce que je fais en général : si quelqu’un va lire ses mots, va ouvrir mes livres, va écouter mes podcasts…

Toutes ces choses, qui parfois se contredisent, qui peuvent sembler exagérer ou bien ne pas être considérées avec leur juste gravité.

Et puis, je repense à cette soirée de Nouvelle Lune et ce message du castor, aussi tordu ou illuminé que cela puisse paraître. 🦫🧘‍♀

Peut-être que même si j’ai l’impression que rien ne se passe, au bout du compte, tous ces bouts de bois vont créer une formidable construction.

Car surtout, et ce qui balaie tout : j’ai envie de m’évader. Il y a cet univers qui m’attend, ces personnages auprès de qui j’ai envie d’être, ces énigmes que j’ai envie de démêler… 

Alors, peu importe si c’est le bazar et si me lancer dans ce projet d’écriture en rajoute encore un peu plus, c’est aussi ça qui fait le charme de la vie.    

Alors, je me lance pour écrire ce livre, mot après mot comme on construit sa vie, branche après branche. 🙂🐾

🌛🌝🌜