Poursuivons l’histoire de la quête de Pauline, Max et Jo pour retrouver le 7ème lotus.

Ce conte de yoga est en cours d’écriture et les chapitres seront publiés régulièrement sur le blog ? !
 
Pour voir le chapitre précédent :
 
 
Déplions notre tapis de yoga, asseyons nous confortablement et suivons les aventures des trois enfants !

Chapitre 3 : A la campagne


 

A peine, le son du bol tibétain avait eu le temps de s’évanouir que les enfants virent un grand espace lumineux blanc et ils sentirent le sol tournoyer sous leurs pieds. 

Quelques secondes plus tard, ils avaient atterri sur l’édredon d’un grand lit dans une vaste chambre sous des combles. Le matelas avait bien amorti leur chute. Le lit était bien moelleux et recouvert d’un couvre-lit en patchwork.

Même si la chambre ne semblait pas avoir d’occupant attitré, une atmosphère proprette et chaleureuse s’en dégageait. Un bouquet de marguerites et de roses trônait sur une commode, dégageant des effluves floraux qui se mêlaient à l’odeur de linge propre.

On devinait que les propriétaires mettaient un point d’honneur à garder cette pièce agréable pour de possibles invités de passage. 

chambre

Par la fenêtre en chien assis, le soleil de fin d’après-midi s’amusait à dessiner des ombres chinoises avec les rideaux.

On entendait des bruits de moteurs au loin. En passant la tête par la fenêtre, les enfants purent voir des tracteurs et une moissonneuse-batteuse effectuer leur ronde dans un champ de maïs. Ils découvrirent aussi la cour de ferme attenante à la maison. Tout avait l’air charmant de la campagne paisible : du petit jardin de curé où poussaient en bataille roses trémières, glaïeuls, oignons, fraises et poireaux  à la basse-cour située à l’arrière de la cour.

cottage

Aux bruits du dehors, répondait un ronronnement qui, s’il aurait pu être confondu avec celui d’une machine agricole par sa vigueur, provenait d’un gros matou noir qui se prélassait tranquillement sur un gros fauteuil marqué de propriété féline par des coups de griffes répétés.

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Encore un peu sonnés par la chute et le voyage, les enfants prirent un moment pour reprendre leur esprit.

Un peu gênés, d’atterrir comme ça dans un endroit inconnu et chez des étrangers, ils décidèrent de mettre au point leur plan d’action.

« Hélioga a dit qu’on se retrouverait là où il avait égaré la fleur de lotus rouge. Ça veut dire qu’elle est forcément ici. Cherchons dans cette chambre ! »

A première vue, aucune fleur de lotus. Les trois frères et sœurs entamèrent alors une fouille de la chambre plus approfondie.

Sur un des murs était encadrée la photo d’un couple et de deux jeunes filles qui posaient devant la maison. Quelques inscriptions au-dessous : Famille Delcours, Pierre et Caroline et leurs filles : Anna et Delphine, automne 2014. 

Voilà qui en disait un peu plus sur les occupants de la maison. Le couple semblait avoir dans la quarantaine d’années. L’homme avait le physique solide d’un paysan. De haute stature, sa peau était tannée par le soleil. Ses cheveux bruns commençaient à se parsemer de filaments argentés. Sa femme était belle et rayonnait d’un beau sourire. Ses cheveux châtain clairs retenus par un ruban clair volaient dans la brise.

Elle était entourée par ses filles : à sa droite et à sa gauche, deux adolescentes au physique bien distinct l’encadraient.

L’une était blonde comme les blés. Ses cheveux longs et ses yeux rêveurs dégageaient à la fois une impression de douceur et fragilité. Sa robe à carreaux bleu ciel lui donnait un air suranné et lui prêtait l’air charmant des jeunes filles modèles d’autrefois.

La seconde avait la même blondeur que sa sœur, mais elle portait une coupe à la garçonne. Si ses yeux avaient aussi la couleur bleu profonde, son regard était perçant et lui donnait un air déterminé.

Le bonheur d’une vie de famille simple et soudée transparaissait de la photo.

Pauline reposa la photo et se demandait si cette photo était vraiment le reflet de la réalité.

Les enfants fouillèrent la chambre de fond en comble : entre les draps dans l’armoire, sous le lit, derrière la commode, sous les napperons… Rien ! Pas la moindre trace d’une fleur de lotus rouge.

Toujours bien endormi, le chat semblait les narguer de son fauteuil en émettant régulièrement quelques soupirs ou gargouillis divers.

chat dort

A l’entente d’un de ses borborygmes, Joséphine s’écria :

« Nous n’avons pas regardé sous le coussin du chat ! »

« Vas-y, réveille le alors ! Moi je ne réveille plus un chat qui dort » dit Maxence en montrant son bras qui portait encore les égratignures de son chat, Gribouille, réveillé un peu brutalement par Maxence qui, lui aussi encore endormi, avait malencontreusement marché sur sa queue.

« Attendez, nous n’avons pas regardé dans le sac, il y a peut-être une posture de yoga qui peut nous aider ».

Maxence regarde dans le sac et en sort une carte :

« Regardez ce que j’ai trouvé, la posture du Chat « 

Les trois enfants suivent les instructions de la carte :

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Le Chat 1
Chat2
  • Miaaoou, miaaouu, ça fait un moment qu’on ne m’avait pas réveillé de cette façon ! » miaula le matou noir qui, quelque instants auparavant somnolait paisiblement.

Ce qu’avait raconté Hélioga était donc vrai : ils pouvaient communiquer avec les animaux.

  • Vous pouvez me dire qui vous êtes et ce que vous venez faire ici ?
  • Je m’appelle Pauline et voici Maxence et Joséphine. Nous venons de la part de maître Hélioga qui a perdu la fleur de lotus rouge ici.
  • Maître Hélioga, oui, je me souviens de son passage dans la ferme. Si les humains ont besoin de se mettre dans des états méditatifs pour entrer en contact avec des êtes supérieurs, nous, les chats, avons cette faculté. 

Ça en est si épuisant parfois qu’il nous faut souvent une bonne vingtaine d’heures de sommeil par jour, et encore, quand ils ne viennent pas nous embêter dans nos rêves. Tenez, il n’y a pas moins de cinq minutes, je devais subir les doléances d’une belle-mère poussée d’une falaise par sa bru et qui me demandait conseils pour revenir se venger en la hantant….

Mais ne digressons pas trop… j’en aurais pour des heures à vous raconter les discussions avec les esprits, surtout avec ma belle couleur de pelage noire, j’ai tout un tas de fantômes qui viennent me voir pour épancher leurs malheurs…

En tout cas, si vous pensez que la fleur a été perdue, vous faîtes fausse route. Elle a plutôt été volée.

  • Volée ? Mais par qui ?
  • Ça je ne sais pas… En tous les cas, c’est sûrement un des membres de la famille. Caroline, la mère de famille, est une fervente pratiquante de yoga. Elle a commencé à pratiquer dans sa jeunesse. 

Tous les soirs, en famille, ils font une séance de méditation, enfin surtout Caroline.

Les autres viennent uniquement pour lui faire plaisir. Les filles jouent avec leur téléphone portable, le père rêvasse en attendant que ça passe et la grand-mère fait un petit somme.

Le soir où le maître yogi est venu, Caroline avait répété un mot bizarre pendant toute la méditation LAM, je crois. Elle était toute excitée avant la séance.

Elle leur a expliqué qu’elle faisait la séance pour assurer le bien-être financier et la sécurité matérielle de tous et que si la session portait ses fruits, ils seraient rapidement riches à nouveau.

Les autres l’écoutaient d’un air distrait : elle a parfois des idées un peu extravagantes.

Ils ont quand même fait la session ensemble en cercle en répétant le mantra.

Puis Hélioga est apparu ; il a déposé la fleur de lotus rouge au milieu du cercle, elle brillait de mille feux.

Là, ça a réveillé les autres : ils regardaient la fleur d’un air ébahi. Ils devaient tous se demander s’ils ne rêvaient pas. Je ne sais pas s’ils pouvaient voir Hélioga ou pas, mais par contre, la fleur de lotus, j’en suis sûr :  ils l’ont tous bien remarquée !

Ensuite, la séance commençait un peu à s’éterniser, la répétition du mantra, la chaleur des bougies, le confort du coussin de méditation, l’odeur d’encens qui ressemblait à celle d’herbe à chat grillée, bref… j’ai piqué du museau et j’ai plongé dans un bon somme.

Lorsque je me suis réveillé, tout le monde était parti, la fleur de lotus disparue, seul restait Hélioga. Il a cherché la fleur quelques instants et quelqu’un a dû l’appeler, car il s’est évaporé en un clin d’œil. 

  • Qui était présent à la séance de méditation ?
  • Toute la famille : Caroline, la mère bien sûr ; Pierre, le père. Les deux filles : Anna, l’aînée et Delphine, la cadette. Il y avait aussi la grand-mère, mamiche la mère de Pierre, qui vit avec eux depuis la mort de son mari, il doit y avoir une dizaine d’années.
  • Et, d’après toi, qui peux bien avoir volée la fleur ?
  • Je mettrais ma patte à couper que c’est Delphine ! Elle voulait s’inscrire à une école d’art à Paris mais c’était tombé à l’eau car les frais de scolarité étaient trop élevés pour la famille. Bizarrement, c’est revenu sur le tapis il y a quelques mois, et elle doit faire sa rentrée dans cette école dans 3 semaines.
  • Et tu penses qu’elle l’aurait mise où dans ce cas ? s’enquit Pauline
  • Allez voir sa chambre, c’est la première porte dans le couloir  à gauche de la cuisine. Vous trouverez facilement, il y a un tableau avec son nom sur la porte.

Les enfants ouvrirent la porte et se retrouvèrent sur une mezzanine qui donnait sur la cuisine.

Une femme s’affairait au-dessus de marmites où bouillonnaient de la confiture en chantonnant. Cela allait être difficile d’atteindre la chambre de Delphine sans se faire remarquer.

cuisine

Mais quelques instants plus tard, une voix éraillée cria :

« Caroline ! Viens m’aider à marcher jusqu’aux clapiers, je voudrais donner à manger à mes lapins ! » 

« J’arrive », dit Caroline en soupirant.

Elle baissa le feu sur ses confitures, enleva son tablier et se dirigea vers le fond de la pièce. Quelques instants, elle revint accompagnée d’une vieille dame qui s’appuyait sur son bras, un panier vide à la main.

Une fois les deux dames sorties, les enfants se précipitèrent dans la cuisine. Attirée par la marmite de confiture et son odeur alléchante, Joséphine eut bien envie de lécher la cuillère en bois posée sur le plan de travail. Mais, elle en fut empêchée par son frère qui l’entraîna vers le couloir menant aux chambres.

Sur la première porte à gauche, un tableau dépeignant un paysage d’automne était accroché. Des arbres roussis, des renards avec des écharpes, des lapins à lunettes, des hérissons à lunettes, des champignons à pois… entouraient le prénom « Delphine », tracé dans une calligraphie soignée.

Pauline colla son oreille contre la porte : pas un bruit. Elle tourna la poignée de la porte d’un geste délicat et jeta un regard dans la pièce.

Personne ! La fratrie entra dans la chambre de l’aînée de la maison.

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Chapitre 4 : La chambre de Delphine


C’était une jolie chambre de jeune fille décorée avec goût et délicatesse.

Une tapisserie à petites fleurs habillait les murs à mi-hauteur et répondait à un parquet en chêne. Une coiffeuse, une armoire de lingère, un miroir ancien et un piano droit meublait la pièce.

chambre

Une délicate odeur de roses et de talc ajoutait une note poudrée à cette atmosphère féminine.

Sur chaque pan de mur, un tableau représentant des paysages de campagnes à différentes saisons de l’année étaient les témoins des talents de la jeune fille dans l’art de la peinture.

peinture

Une petite tortue dans un aquarium veillait nonchalamment à la tranquillité de la pièce.

Les enfants parcoururent la chambre pour chercher la fleur. A première vue, pas de trace de fleur de lotus rouge dans cette pièce couleur pastel.

Mais Joséphine fit une observation qui intrigua son frère et sa sœur.

« Regardez ce tableau : sur le tableau du paysage estival, au milieu des coquelicots ! »

Dans un pré, entourée de pavots sauvages, une fleur d’un rouge vermillon attirait l’œil. Cela ressemblait fortement à la fleur de lotus qu’ils recherchaient.

« Delphine l’a peut-être prise pour en faire un modèle ? », suggéra Maxence. « La fleur de lotus doit bien être là ! »

 Mais ils eurent beau fouillé : de la peinture écarlate, des robes à fleurs vermeilles, du rouge à lèvres, des roses cramoisies dans des vases… mais pas la moindre trace d’une fleur de lotus autre qu’en peinture.

  • Attendez, on peut peut-être regarder dans la besace ? » s’écria Pauline
  • Bonne idée !

En regardant dans le sac, ils mirent la main sur la carte décrivant la posture de la tortue.

Les trois enfants suivirent les instructions.

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tortue1
La Tortue - Conte
  • Je m’appelle Séraphine, je suis la tortue de Delphine. On se connaît depuis qu’elle est toute petite. Je suis sa confidente, elle me raconte tout.

Maxence entama l’interrogatoire :

  • Nous sommes à la recherche d’une fleur de lotus rouge, tu ne l’aurais pas vue ?
  • Non, non, je n’ai jamais rien vu de la sorte. Hormis de la salade et quelques pissenlits, ce sont bien les seuls végétaux qui me passent sous le nez.
  • Tu es sûre, pourtant elle présente dans le tableau du paysage d’été.
  • Ah, ça ressemble à ça ?! Maintenant ça me revient, ça a été l’obsession de Delphine il y a quelques mois. Elle avait esquissé sur son carnet tout un tas de croquis de cette fleur. Elle voulait à tout prix l’intégrer dans son tableau. Elle m’a demandé plusieurs fois son avis sur ses dessins, j’en avais raz la carapace au bout d’un moment, si je peux me permettre… Mais je peux vous garantir qu’elle n’a pas volé la fleur : elle m’a raconté qu’elle avait vu cette fleur dans une méditation. Elle était si belle qu’elle s’était dit qu’elle devait la croquer avant que la vision ne disparaisse. Mais il me semble qu’elle n’avait pas conscience que cette fleur était réelle.
  • Et une autre question, Delphine va bien à l’école d’Arts des Lutins, à la rentrée prochaine ?
  • Oui, elle est toute excitée ! ça a été difficile ! Les frais de scolarité sont élevés : mais elle a décroché une bourse justement grâce à ce tableau  et a finalement réussi à convaincre ses parents de l’aider à financer ses études.
  • Et tu aurais une idée de qui, dans cette famille, aurait pu vouloir voler cette fleur de lotus ? Hélioga, le maître yoga disait qu’elle procurait richesse et sécurité à qui la possédait.
  • Humm, je parierai sur Anna. Elle a passé tout l’été à sortir, faire du shopping avec ses amies de son groupe de rock. Elle a justement l’intention d’aller en voyage aux Etats-Unis avec ses amies.
  • Elle a demandé de l’aide à ses parents qui ont refusé en bloc, mais je l’ai vue réserver ses billets d’avion la semaine dernière, donc j’imagine qu’elle a réussi à rassembler les fonds nécessaires.
  • Allez donc voir dans sa chambre, elle est justement partie voir ses amies cet après-midi. C’est la porte juste en face.
  • Merci Séraphine !
  • Tiens j’ai quelque chose pour toi ! » dit Joséphine en lui tendant un petit bout de salade qu’elle avait chipée en passant par la cuisine.


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