Aujourd’hui, en ce dimanche où la Lune des Moissons va se révéler de plus en plus entièrement, prenons une pause, une pause entière et franche, pour faire ce qui nous plait et en profiter pleinement et entièrement.
Nous avons l’impression que nous avons de moins en moins de temps libre. Pourtant c’est l’inverse qui est vrai, le problème c’est que ce temps libre est de plus en plus fractionné : ce sont les confettis d’attention dont parle Laurie Santos, professeur au département de psychologie à Yale, dans ce podcast : https://samharris.org/subscriber-extras/waking-up-course-the-science-of-happiness/.
Dès que nous avons un moment, nous cherchons à optimiser ce temps.
Alors, nous courons à droite, à gauche, d’une tâche à l’autre, sans vraiment prendre le temps de creuser en profondeur. Et tout doit toujours aller plus vite pour arriver à se compresser dans des emplois du temps déjà surchargés. On cherche à comprimer nos séances de sport dans des séances ultra-rapides à haute intensité (ou bien le fameux 7 minutes work-out) plutôt qu’une longue séance de footing ou une bonne marche, on lit des articles sur son téléphone plutôt qu’un gros roman, on envoie rapidement un message instantané plutôt qu’un email soigneusement rédigé (qui aurait d’ailleur pu être une lettre manuscrite, prenant tout son temps d’arriver par courrier chez son destinataire). Tout devient micro : micro-sieste, micro-séance de méditations, micro-snacks….
Alors, si on s’offrait, pour nous et pour les autres, de loooongues plages de concentration dans ce que nous faisons. Si on prenait le temps de commencer quelque chose pour s’y plonger vraiment. Que ce soit du travail ou du repos, pour se lancer dans un gros roman, dans une recette qui mijote des heures, dans une douce promenade en famille, pour un long bain… Pour contempler la Lune. Sans regarder sa montre ou son téléphone. Pour ce dimanche, se dire qu’on le temps et qu’on fait le choix de ne pas en faire des confettis de fractions d’heure.
Même si je vous avoue que c’est aussi quelque chose qui est plutôt difficile pour moi (j’ai souvent tendance à grappiller cinq minutes par ci, 10 minutes par là… pour rédiger un article, pour mettre à jour le site web, pour faire du ménage… et que j’ai aussi beaucoup de mal à rester faire quelque chose pendant longtemps), je trouve que c’est les matins de week-end, lorsque je n’ai pas ces contraintes de temps pour rédiger des articles ou pour faire une longue séance de yoga que j’ai l’impression de toucher à quelque chose de plus profond et intense.
Bon dimanche !