Si Diane est une fine archère, ne soyons pas trop prompts à sortir notre arc et ses flèches.Ne pas tirer la seconde flèche : c’est l’un des conseils prodigués par le Dr. Srikumar Rao qui reprend l’enseignement de Bouddha.
On raconte que Bouddha demanda un jour à un de ses étudiants :
Si une personne est frappée avec une flèche, est-ce douloureux ? Si la personne est frappée par une deuxième flèche, au même endroit, est-ce encore plus douloureux ? Alors Bouddha demanda : “Dans ce cas, pourquoi as-tu tiré la deuxième flèche ? »
Quand on lit cette histoire, on ne comprend pas très bien de quoi il s’agit…
Dr Rao illustre cette seconde flèche avec cette histoire : Une femme va à un rendez-vous avec un homme qu’elle a rencontrée en ligne. Ils ont hâte de se rencontrer après avoir partagé de charmantes conversations. Mais le rendez-vous se termine brusquement lorsque l’homme s’en va en disant qu’il n’est pas intéressé. Le cœur brisé, la femme appelle une amie qui lui répond « Pourquoi pensais-tu que ça marcherait ? Tu es inintéressante et tu as des cuisses énormes. » Vous vous demandez qui dirait cela à son amie ? Personne. Cette amie, c’était elle-même.
Cette seconde flèche, ce sont toutes les critiques empoisonnées que nous nous faisons à nous-mêmes.
La première flèche, ce sont parfois les autres qui la décoche… dans cette partie de chasse qu’est la vie. Parfois blessante mais rarement mortelle.
La seconde est celle de la souffrance de la réaction à la première flèche : les remords, de la culpabilité, de la honte, de la moquerie… C’est celle que notre ego décoche contre nous-même, lorsque c’est toujours à propos de nous : pourquoi est ce j’ai fait ceci… ? Pourquoi suis-je comme cela… ? C’est rarement les autres qui font que la blessure est si grande et profonde. Et parfois, ce n’est pas une seconde flèche que l’on tire, mais une troisième, une dixième… une vingtième… qui nous lancent de vives souffrances.
Alors, rentrons ces flèches dans le carquois. Partons avec la Déesse Diane à la chasse, le cœur joyeux. Si nous prenons une flèche. Prenons un temps pour panser notre blessure. Pour accepter la souffrance. Et puis repartir, le regard vers l’horizon, la main vers les autres, sans se morfondre et se répéter ce qui nous a déjà fait mal.