La fougère et le bambou
Nous avançons dans la Lune des Défis, qu’est la Lune des Neiges.
Cette fois-ci, accueillons une tempête de Neige et osons y faire face.
Mais, assumons aussi le fait de s’être peut-être fourvoyé sur le chemin, d’avoir pris la mauvaise route, de s’être pas tout à fait bien équipé.
Apprendre de ses déconvenues est l’un des apprentissages les plus efficaces qu’il soit.
Mais comme toutes les école, l’école de la défaite suppose aussi des frais de scolarité : ceux de devoir tout recommencer, d’être dans une situation inconfortable, de se sentir mal à l’aise, vis-à-vis de soi et des autres.
Mais, ce moment n’est pas notre vie, c’est seulement un moment de notre vie.
Nous avons le choix de recommencer à chaque instant.
On dit souvent que la folie, c’est de faire sans cesse la même chose et de s’attendre à d’autres résultats.
Alors, osons d’autres pistes !
Voyons ce que nous appelons “défaites”, comme un scientifique qui fait des expériences.
Lorsque les résultats ne sont pas ce qu’il veut, il en prend simplement note, il change certains paramètres, modifie les conditions initiales… et recommence.
Jusqu’à ce qu’il puisse réussir à tirer des conclusions.
Même s’il y aurait un tas de coupables idéaux pour nos défaites : ce n’est pas le bon moment, je n’ai pas eu de chance, le monde m’en veut, les gens ne comprennent pas…
Prendre l’entière responsabilité de notre chemin et en assumer les impasses est extrêmement libérateur.
C’est aussi comme cela qu’on reprend le contrôle et qu’on s’octroie le pouvoir de faire les choses différemment.
Et de réussir !
Pour finir, je vous recopie un conte oriental d’un auteur inconnu qui incite aussi à voir les choses différemment :
« Un jour, je me suis avoué vaincu… J’ai renoncé à mon travail, à mes relations, à ma vie. Je suis alors allé dans la forêt pour parler avec un ancien que l’on disait très sage.
– Pourrais-tu me donner une bonne raison de ne pas m’avouer vaincu ? Lui ai-je demandé.
– Regarde autour de toi, me répondit-il, vois-tu la fougère et le bambou ?
– Oui, répondis-je.
– Lorsque j’ai semé les graines de la fougère et du bambou, j’en ai bien pris soin. La fougère grandit rapidement. Son vert brillant recouvrait le sol. Mais rien ne sortit des graines de bambou. Cependant, je n’ai pas renoncé au bambou.
– La deuxième année, la fougère grandit et fut encore plus brillante et abondante, et de nouveau, rien ne poussa des graines de bambou. Mais je n’ai pas renoncé au bambou.
– La troisième année, toujours rien ne sortit des graines de bambou. Mais je n’ai pas renoncé au bambou.
– La quatrième année, de nouveau, rien ne sortit des graines de bambou. Mais je n’ai pas renoncé au bambou.
– Lors de la cinquième année, une petite pousse de bambou sortit de la terre. En comparaison avec la fougère, elle avait l’air très petite et insignifiante.
– La sixième année, le bambou grandit jusqu’à plus de 20 mètres de haut. Il avait passé cinq ans à fortifier ses racines pour le soutenir. Ces racines l’ont rendu plus fort et lui ont donné ce dont il avait besoin pour survivre.
– Savais-tu que tout ce temps que tu as passé à lutter, tu étais en fait en train de faire pousser des racines ? dit l’ancien, et il continua…
– Le bambou a une fonction différente de la fougère, cependant, les deux sont nécessaires et font de cette forêt un lieu magnifique.
– Ne regrette jamais un seul jour de ta vie. Les bons jours te rendent heureux. Les mauvais jours te donnent de l’expérience. Les deux sont essentiels à la vie, lui dit l’ancien, et il continua…
Le bonheur te rend doux. Les essais te rendent fort. Les peines te rendent humain. Les chutes te rendent humble. La réussite te rend brillant.
Si tu n’obtiens pas ce que tu désires, ne désespère pas… Qui sait, peut-être que tu es juste en train de fortifier tes racines. »