Faire son pre mortem

Parce que la neige peut être aussi traître et que la montagne est dangereuse, soyons vigilents aux dangers que la beauté, à couper le souffle, des hauteurs nous ferait oublier.

Nous ne sommes jamais à l’abri d’une chute et fermer les yeux sur cette éventualité, pourrait nous être fatal et tuer tous nos rêves.

Une expédition vers les sommets les plus beaux ne se lance jamais la fleur au fusil. 

Toujours inspirée par la lecture du Ryan Holiday sur le stoïcisme, celui parlait du pouvoir de faire son pre-mortem.

On parle souvent de visualisation positive, de la loi de l’attraction.. là, nous allons faire un exercice complètement à l’opposé….

Qui est pourtant très efficace pour retrouver un sentiment de contrôle et de confiance. Pour avancer sur notre chemin, d’un pas ferme et décidé, mais conscient que l’on peut dévisser à tout moment. 

En y étant préparé et en acceptant et embrassant pleinement cette possibilité. 

Le pre-mortem consiste à analyser une situation ou un projet en s’imaginant que les suites sont mauvaises et de voir ce qui s’est mal passé. 

Cette technique est utilisée dans différents domaines :

Avant même qu’un acte médical soit effectué, le médecin se demande qu’est-ce qui a causé la mort du patient.

Avant qu’une opération militaire ne se déroule, le général se pose les questions sur les raisons de la défaite. 

Avant qu’un projet ne soit lancé, le manager se demande qu’est ce qui a fait que tout ait déraillé.

Ainsi, ils se préparent à toute éventualité.

Si vous vous lancez dans un nouveau projet, qu’il y a quelque chose qui vous fait peur, que vous ne savez pas vraiment quoi… c’est un excellent exercice. 

D’abord, parce qu’il amène à trouver des solutions aux risques encontrés, cela nous amène à bien nous préparer, à tout envisager, sous toutes les coutures.

Cela aide aussi d’exprimer ces peurs, de mettre des mots sur ses angoisses.

Ensuite, cela apporte un sentiment d’apaisement et de contrôle.

Les peurs que l’on étouffe, ressortent toujours à un moment où un autre. Lorsque l’on les affronte et que l’on regarde tout cela bien en face, la situation paraît toujours moins dramatique.

Sénèque pratiquait la pauvreté quelques jours par mois, lors desquels il se satisfaisait du minimum vital (peu de nourriture, des vêtements …), pour se confronter à sa peur du manque et se demander si c’était vraiment la condition qu’il craignait.

Enfin, cela apprend aussi l’humilité.

Alors, ne nous mettons pas d’oeillères, envisageons aussi ce qui mal se passer, les chutes, les avalanches…

Soumettons-nous aux lois de la nature. 

La neige est instable, mais ainsi préparé, nos pas seront fermes et notre coeur léger. 

Croyons dans les buts que nous nous sommes fixés, regardons vers les sommets que nous souhaitons conquérir, mais ne soyons pas aveugle aux risques de crevasses sous nos pieds.

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