Cette Lune du Ver est plutôt remuante.

Il s’en passe des choses sous la Terre et j’ai le sentiment que les lignes bougent, les terrains glissent, certaines choses se préparent, sous une apparente dormance de la Terre.

Qu’un magnifique Printemps se prépare et que de nouvelles semences vont germer. Que les graines plantées vont aussi ressortir différemment. Des choses inattendues, comme cette chute de neige, la veille d’Ostara.

Me promenant dans les galeries sombres du Ver de Terre, j’ai été remuée et un peu bousculée.

Avec quelque chose qui me travaillait depuis un moment et qui s’est révélée un peu plus précisément.

Jusqu’à devenir une évidence. Comme une pépite décelée au cœur de la Terre. Étincelante mais qui bouche le chemin, imposant de faire des choix.

Se poser un moment et réfléchir vers quelles directions se mouvoir….

Bye-bye les réseaux sociaux

Depuis quelque temps, une certaine lassitude envers Facebook et Instagram se creusent …

Avec l’impression de m’être faite attrapée à mon propre jeu.  

J’ai commencé le jeu sans attendre quoi que ce soit, comme un jeu à somme non-nulle dont j’ai parlé au cours de cycle. Et puis le plateau de jeu a changé, je me suis auto-imposée des règles, que j’ai durcies, par peur d’être à la traîne ou par peur de perdre…

Avec des « obligations » auxquelles je me suis soumise comme celles de poster quasi tous les jours, de couper des bouts de phrases pour que cela ne dépasse pas 500 mots sur Instagram, de proposer des postures de yoga que je ne prends plus le temps de goûter…

Le sentiment, aussi, d’être un peu en décalage entre mon histoire et ce que je peux refléter.

Je suis quelqu’un de très introvertie. J’ai été longtemps timide et j’en ai beaucoup souffert pendant mon enfance. Cela va mieux, notamment grâce au yoga, à l’écriture… et à ce groupe où je me suis toujours sentie presque « chez moi ».

De l’école primaire jusqu’au lycée, je n’ai eu que très peu d’amies. Mais des amies vraiment très chères et précieuses. Qui me connaissaient et qui respectaient mes côtés étranges. A s’amuser à faire des élections de nounours (en fin de collège), à enregistrer des émissions de radio fictives, à jouer au foot-rugby, à préparer des chasses aux trésors, à faire un plan pour rédiger un roman-policier… Pas forcément à la mode, plutôt des gamineries en regard des occupations plus « cool » de mes camarades de classe.

Un peu à l’écart, pas très bien intégrée, l’intello de la classe qui rougit quand on lui parle…

Mais, j’ai eu une très belle enfance. Avec le recul je m’aperçois que mes moments que je chéris le plus sont justement ceux-là, passée avec mes copines ou toute seule, à courir dans la campagne en m’inventant mes histoires.

Dessinée par Jalan Jagat Eli, toujours un peu dans la Lune et pas très assurée…

Et, a contrario, c’était lorsque que je me comparais aux autres : toujours plus matures, plus grands, plus adultes… que je me sentais encore plus rétrécir et qu’un sentiment de tristesse m’envahissait.

Et puis en grandissant, ou peut-être plutôt en vieillissant, en devenant mère, en partageant des cours de yoga, en animant des cercles, en faisant des podcasts, en écrivant (sur Facebook initialement d’ailleurs…), une nouvelle confiance grandit.

En faisant place à une acceptation de moi-même. De nouvelles compréhensions.

Notamment sur le fait que je n’avais pas à rentrer dans le moule pour être heureuse. Que ce n’était pas important de chercher à être approuvée, acceptée, accueillie… à tout prix. Bien au contraire d’ailleurs ! Ce prix – beaucoup trop élevé – était fixé pour un ticket d’entrée dans un monde avec encore plus de codes à respecter, de portes à ouvrir, de pattes blanches à montrer,…

Depuis quelques temps, quand je pense à Facebook (et Instagram..), il me vient des pincements au cœur, un sentiment de rétrécissement… Un peu comme celui que j’éprouvais, lycéenne, et que je voyais évoluer autour de moi, tous ces ados, à la mode, bien habillés, qui semblaient faire les choses avec tellement de grâce, si facilement, si naturellement…  

La chute d’Alice

Quand je vais sur Facebook, j’ai le sentiment de me faire happer.

Comme Alice qui tombe dans le trou du terrier du lapin. Le long de la chute, c’est beau, ça brille,  tout un monde merveilleusement étincelant qui défile sous la molette de ma souris…

Des trucs chouettes…Vraiment. Sincèrement.

Mais qui me donne un peu maintenant le tournis, dans une chute sans fin, comme une course à l’échalote, dans un monde du toujours “plus” .

Pour ensuite atterrir sur un post. Dans lequel, inconsciemment, je me jauge. Comme Alice qui grandit et rapetisse, mes humeurs changent à la fiole dont la recette est contenu dans les savants algorithmes des ingénieurs des réseaux sociaux :

  • Parfois, je suis trop petite, à me comparer à d’autres profils, qui sont plus lumineux, plus soignés, avec plus de followers, de réflexions pertinentes, de photos renversantes…
  • D’autres fois, je suis trop grande, à traquer les « J’aime », à regarder les statistiques, à éprouver peut-être une fierté déplacée quand un inconnu commente élogieusement mes propos…

Ce monde est beau mais aussi créé d’illusions… et peut être dangereux. 

Dans ce que me renvoient ces profils, ces visages souriants, ces corps parfaitement imparfaits… , ces reflets m’interpellent et je me sens comme Alice de l’autre côté du miroir où il faut courir pour rester sur place.  

Ce monde peut rendre fou comme le Lièvre de Mars et faire hurler comme la Reine de Cœur « Qu’on lui coupe la tête ! ». 

D’une goutte d’eau à un raz de marée

Et en cette Lune du Ver, couper la tête est peut-être un moindre mal.

Car, je suis arrivée au bout de ma galerie, devant cette pépite. Et il me faut la polir afin d’en révéler l’éclat.

A force de patience, de douceur, de respect…

J’ai envie d’un peu plus de cohérence entre mes actes et mes valeurs, de plus de place pour l’essentiel, envie de moins d’envies, d’un printemps lumineux !

Alors, j’ai pris la décision de m’éloigner des réseaux sociaux.

Avec la volonté de travailler peut-être un peu plus dans l’ombre mais peut-être plus en profondeur.

J’ai envie de rentrer chez moi : sur mon site web, dans ma newsletter, dans les podcasts

Pour tracer mon chemin propre. Sans autre contrainte.

Ces réflexions, je les ai construites et mûries par différentes sources.

Dans le flots de mes lectures, particulièrement, celles de Cal Newport avec ses livres “Deep Work” et “Digital Minimalism”.

Et puis aussi, Nelly, rencontrée lors de l’enregistrement d’un podcast. J’aime beaucoup la douceur de son blog, la poésie de ces écrits et la beauté de ses photos.  Je suis tombée sur son post “Cher Instagram, je t’ai aimé mais je te quitte !” . Nous avons échangé par mail et la conversation a tourné sur son retrait de Facebook et Instagram. Elle m’a expliqué ses choix et la qualité de vie qui en a découlé. 

Enfin, goutte d’eau qui a fait déborder le vase : le dernier jour de cet hiver, avec un peu de retard,  j’ai écouté l’enseignement des 13 Mères, emportée par la douce voix de D’Elfe qui guide ce cercle. 

Je l’ai entendue raconter ces deux femmes Oie Bleue et Eau Vive, dont les peurs de revivre de douleurs passées ou de ne pas être d’être reconnue et aimée ont fait .

J’ai ressenti dans mon corps, la difficulté de prendre une décision de La Gardienne qui ajuste la Vérité. Alors, j’ai fait confiance à ces signes. A ces voix. A ces mots.

Avec aussi cette envie de créer un jeu à somme non-nulle, où les sentences de la troisième Mère de Clan, apportent cette vision d’une tribu où l’entraide prime, et  si chacun fait preuve de bienveillance et de respect pour l’autre, les relations entre les membres de la Tribu sont riches et l’abondance de la tribu dépasse largement la somme des qualités de tous ces membres, pris individuellement. Avec ces messages qui sonnaient curieusement à propos à mes oreilles : la valeur du silence, la confiance en l’abondance, la façon de refermer les blessures du passé avec douceur et compassion.   

Ces ruisseaux ont créé comme un raz-de-marée de marée. Déferlant dans les galeries souterraines, il m’a entraînée et incitée à faire ce choix. 

Cette décision prise mon cœur s’est allégé. Comme une obligation qui s’était dissoute dans l’eau, laissant dans la bouche le goût d’un premier jour de vacances avec la perspectives d’escapades à la mer.

Le ver était dans le fruit.

Merci

J’ai toujours pris plaisir à écrire dans le groupe des « Promeneurs Lunaires ». Je souhaitais que cela soit toujours le cas. Non, une énième obligation à remplir pour faire plaisir à des algorithmes, pour être régulière, pour faire un copié-collé de réflexions passées parce que je n’avais pas trop de temps ce matin et que j’avais envie d’écrire sur autre chose….

Bien sûr, la décision n’a pas été facile à prendre, elle ne sera peut-être pas d’ailleurs définitive, c’est peut-être une erreur, un mauvais choix stratégique… Moi qui voulais développer mes activités, faire connaître mes livres, mes cours en ligne, mes séances de yoga… fermer la porte à ce groupe de plus de 1500 personnes avec qui je chemine depuis plus de 3 ans, c’est effrayant !

J’ai aussi un peu le sentiment d’abandonner certains d’entre vous. J’ai rencontré de merveilleuses personnes via ce groupe. Je suis infiniment reconnaissante pour ces belles discussions.

Mais, si je laisse certains d’entre vous dans cette galerie, c’est pour mieux vous retrouver dans les champs.

Et le Ver devient Hydre

J’ai toujours mille et un projets en tête (s).

Creuser la Terre, m’isoler un peu plus comme le ver, pour mieux émerger avec les beaux jours.

D’abord, en me concentrant sur mon site web :

  •  en écrivant moins mais plus en profondeur et plus en originalité. Toujours dans un éphéméride lunaire. En y prenant un peu plus soin. Peut-être pas quotidiennement… mais ce qui est sûr c’est que la Lune éclairera toujours mes pas. 
  • en ouvrant prochainement une grande partie de la Bibliothèque

En poursuivant les podcasts, pour vous donner l’opportunité d’être présente dans vos oreilles et vous présenter des invités avec lesquels je prends grand plaisir à converser.

En vous parlant via ma newsletter, de façon plus intime, plus profonde, plus régulière… Je compte prendre, à compter de mai, un rythme d’une newsletter par semaine

En vous proposant des rituels de Nouvelle Lune, sur Zoom, sur libre participation.

Aussi, sur mes projets d’écriture : avec ce livre de recueil de yoga, dont j’espère la sortie dans le courant de l’été. Et avec les livres déjà parus.

Et sur les tapis de yoga, bien sûr, tous les dimanches soirs, avec Yoga en Live.

Le ver à la tête coupée par la Reine de Cœur d’Alice au Pays des Merveilles renaitra en hydres aux multiples têtes. 

Aussi, si vous voulez rester en contact avec moi, je vous invite à rejoindre ma newsletter. Ma boite à lettre virtuelles vous est aussi bien sûr grande ouverte : klerviyoga@gmail.com

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